« Comment obtenir un label RSE pour son entreprise ? »

Envie de faire reconnaitre votre engagement dans la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ? Besoin de crédibiliser vos actions RSE auprès de vos clients et partenaires ? Ou encore volonté de fédérer vos équipes autour d’un projet commun ?

Autant de raisons qui peuvent inciter les PME à obtenir un label RSE. Mais, comment s’y prendre ? et comment s’y retrouver dans la multitude de labels présents sur le marché aujourd’hui ? Quelques éléments de réponse pour vous aider à avancer sur ces questions…

Première chose avant de décider d’être labellisé RSE, il est essentiel de définir l’objectif recherché à travers ce projet : engager vos salariés autour d’une démarche porteuse de sens, valoriser vos actions auprès de vos parties prenantes et notamment vos clients, structurer et améliorer vos performances RSE, etc. Autant de bonnes raisons, mais il est toujours bien de préciser la raison d’être de ce type de démarche avant de se lancer.

Ensuite, un peu (beaucoup) de méthode et de pragmatisme seront nécessaires si vous voulez atteindre votre objectif. D’abord, il est conseillé de partir d’un état des lieux ou d’un diagnostic RSE qui vous permettra de vous situer sur tous les critères de la RSE et à ce sujet, la norme ISO 26000 est un excellent référentiel, grandement conseillé (et beaucoup utilisé par RSE ATTITUDE pour accompagner ses clients !). Les résultats de ce regard extérieur vous amèneront à identifier vos points forts sur lesquels vous appuyer mais également vos voies de progrès pour avancer vers l’obtention d’un label RSE. En effet, inutile de partir trop vite ou dans tous les sens, il faut surtout partir en prenant bien appui sur ses deux jambes… Et cela consiste à l’issu de ce diagnostic, à définir un plan d’actions RSE à court, moyen et long terme spécifiquement adapté aux enjeux de votre entreprise. La sensibilisation des salariés à la RSE et leur implication dans ce projet est également un passage très utile, tout comme l’analyse des attentes de vos parties prenantes ainsi que la conception d’un reporting et d’un rapport RSE venant assurer le bon pilotage de votre démarche.

Après plusieurs mois d’un dur labeur, il est temps de penser à postuler à la labellisation RSE. Et là, se pose la question du label RSE à choisir pour son entreprise. Pas simple, vue la quantité impressionnante de labels RSE qui ont vu le jour ces dernières années. C’est fou comme la RSE attire les convoitises de nos jours… ! Il est donc utile à ce stade de vous proposer quelques conseils en la matière.

Pour s’assurer de la crédibilité d’un label, il est important que celui-ci respecte un certain nombre de principes dont voici les principaux :

– Les critères du label doivent reposer sur un référentiel crédible, évolutif et qui va au-delà de la règlementation : sur ce point, la norme internationale ISO 26000 est indispensable. Les Objectifs du Développement Durable (ODD) définis par l’ONU sont également un référentiel utile.

– Le label doit être délivré par un organisme évaluateur « digne de ce nom » c’est-à-dire qui est impartial et habilité à délivrer des certifications ou habilitations reconnues par les pouvoirs publics, et qui forment des évaluatrices.teurs selon des règles précises,

– Une visite sur site doit être réalisée pour vérifier sur le terrain la mise en place de la démarche RSE. C’est primordial pour vérifier « en vrai » que les paroles sont suivies des actes. En résumé, envoyer des documents par e-mail ne suffit pas pour labelliser une entreprise ! Et en complément, l’interview d’un échantillon de parties prenantes de l’entreprise est un vrai « plus » pour vérifier que celles-ci sont satisfaites des actions RSE menées par l’organisation labellisée.

– Le label doit être délivré pour une durée limitée et prévoir des visites de vérification régulières (tous les 18 mois à minima) afin de s’assurer de l’amélioration continue des performances RSE des entreprises labellisées.

– Enfin, le label doit donner une information précise sur le niveau de maturité RSE de l’entreprise labellisée. Dire qu’une entreprise est labellisée ne suffit pas, on doit connaître son niveau de performance atteint. Cela peut se matérialiser par différents niveaux ou par un score. Ce qui implique que l’organisme de labellisation ait défini un dispositif d’évaluation qui associe analyse des pratiques RSE mises en place par l’entreprise mais aussi analyse des indicateurs de performance RSE obtenue par celle-ci. Le label doit inclure l’évaluation des indicateurs et des objectifs associés concernant les enjeux RSE, ainsi que les moyens pris pour atteindre ces objectifs. Pour terminer, les règles de communication sur le label doivent également être cadrées par l’organisme évaluateur.

Quant au choix du label à effectuer pour votre entreprise, nous vous suggérons vivement de choisir un organisme qui respecte les règles précédemment évoquées. En France, concernant les labels RSE généralistes, on peut retenir l’AFNOR avec son label Engagé RSE, le label LUCIE 26000 ou encore ECOCERT 26000 qui sont clairement les plus crédibles. Pour le reste, par exemple le label B-Corp, les principes évoqués plus haut ne sont pas tous respectés et remettent en question leur crédibilité, notamment sur la question de la réalisation systématique d’une visite de labellisation sur le site de l’entreprise à évaluer. Côté chiffres, à ce jour, plus de 500 entreprises et organisations sont ainsi labellisées nationalement, et 2 500 engagées dans une démarche de labellisation RSE.

A noter également l’expérimentation de dix-huit labels RSE sectoriels adaptés aux TPE, PME et ETI, qui s’est déroulée de mai 2018 à décembre 2019. Cette approche sectorielle permet de prendre en compte avec pertinence les enjeux et problématiques spécifiques d’un secteur d’activité qui ont la même activité principale. Pour illustrer, les enjeux environnementaux ne seront pas les mêmes pour le secteur agroalimentaire et pour le secteur des métiers de la finance. Ces labels sectoriels sont intéressants à prendre en compte s’il en existe un dans votre secteur d’activité. Plus de renseignements dans le lien suivant : Label RSE sectoriels.

En complément, il nous semble utile d’évoquer le rapport de la Plateforme RSE publié en février 2021 (“Labels RSE, accompagner les entreprises et donner confiance à leurs parties prenantes“) qui propose les bases d’une charte de reconnaissance étatique dont la finalité serait d’évaluer la crédibilité des labels RSE face à leur prolifération. C’est une bonne chose, cette charte serait basée sur 12 principes parmi lesquels l’exemplarité, la transparence, l’accessibilité, la mesure du progrès…Plus d’infos ici

En conclusion, nous citerons également une initiative intéressante de plusieurs organismes certificateurs visant à faire valoir les atouts des labels RSE en Europe et à l’international. Ainsi en 2021, les organismes de certification français Afnor, luxembourgeois Indr et suisse Ecoparc ont conçu le label européen Responsibility Europe dont l’objectif est de fédérer les entreprises labellisées au niveau national autour d’une étiquette commune au sein de l’Union européenne. Il est à préciser que la France fait figure de pionnière dans la labellisation RSE. Peu d’États membres ont développé des labels sur le sujet hormis l’Espagne, la Suisse, l’Irlande ou encore le Danemark. Cette double labellisation nationale et européenne repose sur la norme volontaire ISO 26000 et est alignée sur les 17 objectifs de développement durable fixés par l’ONU en 2015 pour 2030.

Nous espérons que ces informations vous seront utiles. Des questions sur les labels RSE ? besoin de conseils ? Contactez-nous !

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