Sur cette thématique passionnante du dialogue parties prenantes, commençons par rappeler pourquoi est-il si important, pour une entreprise, de dialoguer avec son « écosystème ».
Il s’agit dans un premier temps de répondre aux enjeux du développement durable : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Eh oui ! la première des parties prenantes, ce sont nos enfants, nos petits-enfants, comment vont-ils vivre sur notre belle planète dans 10, 20, 50 ans ? Ensuite, il est essentiel de décliner les principes du développement durable à l’échelle de sa PME. Selon la Commission européenne, pour assumer leur responsabilité sociétale, les entreprises doivent « engager, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes, un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie ». Enfin, le dialogue est une démarche structurante de la Responsabilité Sociétale. Comme le précise la norme ISO 26000 : la RSE vise à « créer des opportunités de dialogue entre l’organisation et une ou plusieurs de ses parties prenantes, dans le but d’éclairer les décisions de l’organisation. »
Et au fait, c’est quoi une partie prenante au sens de la RSE ? Une partie prenante est définie par l’ISO 26 000 comme « un individu ou un groupe ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation. » C’est une définition très globale. Il y a ici une notion d’influence ou d’impacts (positifs et négatifs) avec chaque partie prenante. Cela intègre aussi une réciprocité dans les relations. A noter que les parties prenantes peuvent être internes et externes à l’organisation, ce qui implique enfin une double approche, à la fois globale et très locale des relations avec les parties prenantes. Quelques exemples de parties prenantes : actionnaires, investisseurs, agences de notation, clients et consommateurs, fournisseurs, salariés, communautés et autorités locales, gouvernement, organisations publiques internationales, ONG, associations, Médias, organisations professionnelles, concurrents, riverains, organismes de formation et de conseil, certificateurs…
Et maintenant, comment faire dans une PME pour développer le dialogue avec ses parties prenantes dans le cadre de la RSE ? Comme toujours, procédons de façon pragmatique et progressive pour avancer intelligemment en la matière. D’abord, commencez par lister toutes les parties prenantes pour votre entreprise spécifiquement et de façon très exhaustive. Ensuite questionnez-vous sur la qualité de la relation entretenue avec chacune d’entre elle mais aussi sur leur niveau d’importance pour votre activité. Cela permettra de les hiérarchiser par niveau stratégique et ainsi prioriser vos actions. Vous pourrez ainsi établir la cartographie de vos parties prenantes spécifiquement pour votre PME ou appelée sphère d’influence. Viendra ensuite le temps de l’analyse de leurs attentes et en particulier en ce qui concerne la Responsabilité Sociétale. Bien évidemment, il sera crucial de vous assurer dans un dernier temps d’avoir des modes de dialogues adéquates avec chacune d’entre elles par ordre de priorité. Le but est ici de développer progressivement les échanges et la proximité avec vos parties prenantes pour répondre durablement à leurs attentes dans le respect des principes éthiques, environnementaux et sociaux de la RSE. Il est vivement conseillé de réitérer cette analyse tous les ans pour faire vivre les relations avec votre écosystème sur la durée et car le monde bouge en permanence. Plus que jamais, il est nécessaire de s’adapter !
Enfin, il y a plusieurs stades dans le dialogue parties prenantes que l’on peut résumer en 5 niveaux de maturité :
Stade 1 : Diffusion d’informations sous forme d’actions de communication externe du type la formalisation d’un rapport RSE ou dans le cadre d’opérations marketing produits par exemple.
Stade 2 : Ecoute et recueil des attentes des parties prenantes via des enquêtes, interviews, rencontres, etc.
Stade 3 : Echanges d’informations grâce à l’animation de panels de parties prenantes sur des sujets RSE avec des clients, fournisseurs ou associations par exemple, participation à des clubs RSE via des réseaux d’entreprises ou fédérations professionnelles, l’organisation de journées portes ouvertes, forums de discussion, etc.
Stade 4 : La co-construction avec des parties prenantes plus spécifiques et stratégiques comme la négociation collective et accords CSE avec les salariés, des partenariats technologiques ou RSE avec des clients, concurrents ou fournisseurs, structuration des relations grâce à une Joint-venture…
Stade 5 : La co-évaluation qui peut reposer sur la prise de décision stratégique impliquant des parties prenantes externes via leur participation au Conseil d’Administration ou à un Comité éthique, ce peut être aussi le développement de l’actionnariat salariés, ou encore devenir une entreprise influenceuse positive en matière de RSE…
En conclusion, il n’y a pas de démarche RSE réussie sans l’adoption d’une véritable posture d’ouverture au monde et aux autres acteurs de la société. Alors, il est grand temps maintenant de développer progressivement les échanges avec toutes vos parties prenantes dans un esprit coopératif et vous verrez, vous ne serez pas déçus, il y a de belles rencontres en perspective !