Engager les salariés dans la RSE avec un peu de méthode…et beaucoup de conviction !

La RSE implique le changement…

Engager les salariés dans une démarche RSE, c’est d’abord prendre en considération la question de la conduite du changement. En effet, on constate que 70 % des changements organisationnels n’atteignent pas leurs objectifs : la grande majorité des échecs ne découlent pas de causes « techniques » (budget insuffisant, manque de planification, déploiement des moyens inadéquats…), mais de l’absence d’une prise en compte suffisamment adaptée du facteur humain. Nous négligeons en effet trop souvent les impacts du changement sur les collaborateurs et leurs besoins d’accompagnement en situation de changement. Et la Responsabilité Sociétale, c’est du changement à l’état pur !

De quel changement parle-t-on exactement quand on aborde le sujet de la RSE ? C’est d’abord une révolution dans l’état d’esprit (on parle vision, valeurs, exemplarité…), la RSE implique par ailleurs une nécessaire transversalité (en interne afin de ne plus fonctionner en silots), mais aussi une exigence de gouvernance nouvelle (concertation, transparence, reporting) et enfin l’intégration de l’ensemble des parties prenantes internes et externes(échanges, contrats, partenariats…). La RSE, c’est en résumé un changement qui impactera la culture, les pratiques et les comportements au sein de l’entreprise.

Précisons maintenant la notion de conduite du changement : “C’est l’ensemble de la démarche qui va de la perception d’un problème d’organisation à la définition d’un cadre d’actions qui permet l’élaboration, le choix et la mise en œuvre d’une solution dans des conditions optimales de réussite”. Il sera donc essentiel d’accompagner le changement inhérent à la mise en place de la RSE au sein de l’entreprise, et ce pour plusieurs raisons : l’intégration du développement durable bouscule les repères, les habitudes, la RSE ne s’obtient pas uniquement en mettant en place des process et des outils, et elle soulève des freins spécifiques. Le besoin d’accompagnement du changement est souvent sous-estimé alors que le succès demande la mise en place d’une démarche intégrée et structurée.

Les étapes clés de la conduite du changement pour la réussite de la RSE en entreprise :

1. Clarifier les objectifs recherchés pour votre projet RSE

2. Identifier et lever les freins en interne

3. S’appuyer sur la hiérarchie et associer les parties prenantes

4. Définir un calendrier et des outils de suivi

5. Communiquer régulièrement sur l’avancement du projet

Quelques exemples de bonnes pratiques de mobilisation…

Selon la culture de l’entreprise, son organisation, ses acteurs, les besoins et pratiques peuvent être différents. Il n’y a pas une recette unique et universelle pour mener au changement, à la transformation. Nous vous proposons ici des ingrédients de base identiques, des fondamentaux, à ajuster et à composer afin d’imaginer une recette sur-mesure pour votre organisation. Et à adapter en cours de route pour prendre en compte ce qui émerge.

Classiquement, on peut distinguer trois types d’actions de mobilisation pour faciliter le déploiement de la RSE auprès des équipes.

D’abord, des actions de sensibilisation pour créer une prise de conscience des enjeux du développement durable, des déclics, donner envie et apporter du sens ainsi que des repères aboutissant progressivement au développement d’une culture commune basée sur les principes de la RSE. Quelques idées : organisation d’événements (conférences, conventions, projections de films, expositions, théâtre-forum en lien avec des sujets RSE…), utilisation de outils de communication interne (intégrer le thème de la RSE et partager des bonnes pratiques dans un journal interne, informer sur l’intranet, utiliser l’affichage interne…), ou encore des jeux ou quizz simples pour activer quelques bons réflexes !

Ensuite, un plan de formation qui vise à acquérir de nouvelles compétences, mais aussi développer de nouveaux savoirs, savoir-faire, savoir être. Voici quelques pistes comme l’e-learning. Cela peut débuter par la participation à un serious-game sur le thème du développement durable (exemple avec l’outil CiviTime – www.civitime.com) ou encore la diffusion d’une web-série comme celle que nous avons conçue pour nos clients au sein de RSE ATTITUDE : “La RSE en pratique, adoptons la RSE Attitude !” permettant de sensibiliser simplement et à distance les salariés d’une entreprise grâce à la diffusion de 4 épisodes de 20 minutes pour découvrir progressivement le monde merveilleux de la RSE !

Les formations en présentiel à la RSE sont également essentielles via des modules animés pour des groupes de collaborateurs afin de faire émerger des idées sur des sujets RSE ou bien acquérir des compétences RSE clés par fonction (formation aux achats responsables pour les acheteurs, égalité/diversité pour les fonctions RH, communication responsable pour les marketeurs…)

Enfin, dernier type d’actions, il s’agira également de favoriser les modifications de pratiques et comportements sur le long terme par des démarches participatives avec les salariés. Organisées de façon régulière et récurrente, elles sont primordiales pour animer la démarche sur la durée et maintenir l’émulation autour du projet RSE : boîtes à idées, appel à projets, espaces de dialogue, trophées RSE, congés solidaires, mécénat de compétence, bénévolat en association, etc.

En conclusion, vous l’aurez compris, la réussite d’une démarche RSE dans une organisation dépend en grande partie de la capacité à mobiliser les collaborateurs dans le projet. Il est primordial de booster la culture de la transversalité et du collaboratif afin de réussir le changement pour inventer le monde d’après…un monde conciliant en permanence les enjeux humains, économiques et environnementaux !

Cela requiert méthode comme nous avons pu vous le partager dans cet article mais aussi et surtout de fortes convictions à tous les niveaux dans l’entreprise. Il est essentiel de donner envie aux salariés de s’impliquer et d’agir utilement en matière de Responsabilité Sociétale. N’ayons pas peur des mots, un facteur clé de réussite est de bien « marketer » sa démarche RSE en interne afin de créer des déclics, susciter le désir de se mettre en mouvement…et selon les personnes, les prises de conscience sont parfois rapides ou alors très progressives. Dans tous les cas, chacun d’entre nous doit se sentir libre d’agir, sans en être contraint, c’est comme cela qu’on avance le plus loin sur le chemin de la RSE !

Illustration avec ce court métrage qui nous invite à nous questionner sur notre « pouvoir d’agir »… Merci au réalisateur Thomas Valette d’avoir accepté de nous le partager.

Besoin d’informations complémentaires ? Nous sommes à votre service pour en parler !

Comment réaliser un bilan carbone ? Comment réduire son empreinte carbone ?

Si vous souhaitez engager une stratégie de réduction de l’empreinte carbone de votre entreprise, il est vivement recommandé de débuter par la réalisation d’un bilan carbone, enfin pour être plus précis d’un bilan GES, “GES” pour Gaz à Effet de Serre.

Ce n’est qu’un premier pas dans la lutte contre le réchauffement climatique mais autant commencer par le bon bout !

Comme déjà évoqué dans de précédents articles de notre blog, nous avons l’habitude de rappeler que ce qui n’est pas mesuré ne peut pas être amélioré…et bien oui, cette règle s’applique également si on veut agir de façon pertinente et cohérente en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Pourquoi me direz-vous ? parce que le bilan GES va vous permettre de connaitre les sources d’émissions de gaz à effet de serre les plus importantes pour votre entreprise.

Il s’agit d’une méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre générées par l’activité d’une organisation et qui a été développée par l’ADEME en France. Comme vous le savez certainement, le réchauffement climatique est causé par l’accumulation massive, depuis plus de 70 ans maintenant, de plusieurs gaz dans l’atmosphère comme le dioxyde de carbone (CO2) provoqué par l’utilisation massive des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), le méthane (notamment lié à l’élevage) ou encore des gaz réfrigérants pour cibler sur les plus importants. Réaliser un bilan GES va donc permettre d’identifier dans quelle mesure votre entreprise contribue à ces émissions de GES ; pour cela, nous allons analyser les consommations d’énergie, de climatisations et systèmes réfrigérants, de carburant utilisé pour les moyens de transport détenus par l’entreprise, mais également les déplacements domicile-travail des salariés jusqu’aux émissions liées aux achats, à l’utilisation des produits vendus et à la gestion des déchets.

C’est donc une véritable approche d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) qui est utilisée dans le cadre d’un bilan GES. Même si l’analyse repose sur une évaluation globale avec une marge d’erreur non négligeable, cela va être très enrichissant pour engager ensuite un plan d’actions visant à réduire son empreinte carbone, la finalité étant d’agir en priorité sur les postes d’émissions les plus forts. Cet outil de priorisation et de décision est donc très utile pour une entreprise qui souhaite mettre en œuvre une stratégie bas carbone ou viser la “neutralité carbone” de façon efficace. A noter que toutes les émissions calculées par cette méthode sont ramenées à une seule unité : Kilogrammes ou tonnes équivalent CO2.

Le bilan GES est également un formidable outil de mobilisation des salariés d’une entreprise afin de fédérer les équipes autour d’un projet commun porteur de sens.

Le plan de réduction devra amener l’entreprise à agir sur différents axes, qu’on peut résumer en 3 grandes orientations selon le scénario Négawatt :

                  – La sobriété tout d’abord, pour engager les salariés dans des changements de comportements visant une réduction de leurs impacts comme par exemple la mise en place du covoiturage, la formation à l’éco-conduite ou l’application d’éco-gestes au quotidien dans leur travail,

                  – L’efficacité : il s’agira d’analyser les “technologies” utilisées actuellement par une entreprise afin d’en limiter les effets négatifs sur l’environnement (modernisation ou changement du système de chauffage, isolation des bâtiments, revalorisation de déchets,   etc.)

                  – Le recours aux énergies renouvelables enfin dans la mesure du possible et lorsque cela s’avère pertinent écologiquement et économiquement (panneaux solaires, biomasse, hydroélectricité, appel  à un fournisseur d’énergies renouvelables, éolien, etc.). Le sujet de la compensation carbone ou participer à des projets de captation du carbone seront également utiles à étudier dès lors qu’on aura engagé un plan de réduction des émissions de GES robuste au sein de son entreprise.

Dans tous les cas, oublions les solutions “miracles” comme on a pu croire si longtemps que le pétrole était l’énergie du futur…et privilégions le bon sens, le pragmatisme. Les meilleures solutions résident bien souvent dans la recherche d’une véritable cohérence entre choix à opérer et types d’usages (mix énergétique). C’est pour cette raison que réaliser un bilan GES constitue le bon premier pas, qui vous guidera à faire les bons choix pour votre entreprise.

Enfin, pour terminer, rappelons ici les réglementations applicables en France concernant la réalisation des bilans GES issues de la Loi Grenelle I votée en 2009 et Grenelle II en juillet 2010, modifiées par la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LOI n° 2015-992 du 17 août 2015). Ces lois instaurent un « Bilan des émissions de GES » obligatoire pour :

  • les entreprises de + 500 salariés 
  • les collectivités de + 50 000 habitants
  • les établissements publics de + 250 agents
  • les Services de l’Etat

Ce bilan GES doit être rendu public (Plateforme des bilans GES de l’Ademe) et mis à jour tous les 4 ans pour renforcer la cohérence avec l’audit énergétique (tous les 3 ans pour les acteurs publiques). Il devra indiquer :

  •  Les émissions directes, et indirectes liées à la consommation d’électricité, chaleur ou vapeur nécessaires aux activités de la personne morale (SCOPES 1 et 2). Le SCOPE 3 (les autres émissions indirectes) est optionnel mais recommandé,
  •  Les objectifs stratégiques et opérationnels d’atténuation ainsi que le programme d’actions à réaliser,
  •  Les facteurs d’émissions à utiliser par défaut sont ceux de la Base Carbone® de l’ADEME.

Vous êtes une PME, en dessous des seuils obligatoires, mais vos convictions vous motivent à réaliser un bilan GES  pour engager une stratégie de réduction de votre empreinte carbone ?

C’est le moment de vous lancer ! contactez-nous !