La santé mentale au cœur des enjeux humains de la RSE

Chaque année, la Semaine de la Santé Mentale invite le grand public, les professionnels et les institutions à réfléchir, échanger et agir autour d’un enjeu souvent invisible, mais essentiel : notre bien-être psychique. En 2025, cette initiative prend une résonance particulière, alors que les défis sociaux, économiques et environnementaux pèsent sur le moral de millions de personnes.

Les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) 2025 se déroulent en ce moment, du 6 au 19 octobre. Cette 36ème édition a pour thème « Pour notre santé mentale, réparons le lien social ». Plus d’informations à retrouver ICI.

Dans les entreprises, c’est l’occasion rêvée pour en parler avec ses salariés, ce sujet s’inscrivant au cœur d’une démarche RSE sur son volet social. En effet, la santé mentale au travail est un enjeu majeur pour les entreprises, tant sur le plan humain qu’économique. Les Risques Psychosociaux (RPS) — stress chronique, harcèlement, épuisement professionnel, conflits — peuvent avoir des conséquences graves : baisse de productivité, absentéisme, turnover élevé, et surtout, souffrance pour les salariés. Pourtant, des actions concrètes existent pour les prévenir et créer un environnement de travail sain et épanouissant.

Comprendre les RPS : un prérequis indispensable

Les RPS naissent souvent d’un déséquilibre entre les exigences du travail et les ressources dont disposent les salariés pour y faire face. Parmi les facteurs de risque :

  • Surcharge de travail ou objectifs irréalistes.
  • Manque d’autonomie ou de reconnaissance.
  • Relations tendues entre collègues ou avec la hiérarchie.
  • Insécurité de l’emploi ou changements organisationnels mal accompagnés.

Une étude de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) révèle que 42 % des salariés déclarent avoir déjà été confrontés à des situations de travail pouvant générer des RPS. Agir en amont est donc essentiel.

Quelles actions pour prévenir les RPS ?

1. Sensibiliser et Former

  • Ateliers de sensibilisation : Organiser des sessions pour expliquer ce que sont les RPS, leurs signes et leurs impacts. Par exemple, des interventions d’experts en psychologie du travail ou des témoignages de salariés.
  • Formation des managers : Leur apprendre à repérer les signes de souffrance (démotivation, irritabilité, isolement) et à adopter un management bienveillant. Un manager formé est un relais clé pour détecter les situations à risque.

2. Améliorer l’Organisation du Travail

  • Équilibrer la charge de travail : Mettre en place des outils pour évaluer régulièrement la charge (ex. : enquêtes anonymes) et ajuster les effectifs ou les délais si nécessaire.
  • Clarifier les rôles et responsabilités : Des fiches de poste précises et des réunions de cadrage évitent les malentendus et les tensions.
  • Flexibilité et télétravail : Proposer des horaires aménagés ou du télétravail (1 à 2 jours/semaine) pour réduire le stress lié aux transports ou à la conciliation vie pro/vie perso.

3. Favoriser le Dialogue et la Participation

  • Espaces d’expression : Créer des groupes de parole ou des boîtes à idées pour permettre aux salariés d’exprimer leurs difficultés sans crainte.
  • Enquêtes de climat social : Réaliser des sondages réguliers sur le bien-être au travail et partager les résultats avec des plans d’action concrets.
  • Médiation interne : Désigner un référent RPS ou un médiateur pour gérer les conflits de manière neutre et confidentielle.

4. Promouvoir le Bien-être au Quotidien

  • Activités de détente : Proposer des pauses bien-être (sophrologie, yoga, massages) ou des espaces de relaxation en entreprise.
  • Encourager les pauses : Rappeler l’importance de déconnecter pendant les pauses déjeuner et après le travail (ex. : charte du « droit à la déconnexion »).
  • Reconnaissance et feedback : Mettre en place un système de reconnaissance (merci public, primes, avantages) pour valoriser le travail accompli.

5. Accompagner les Salariés en Difficulté

  • Cellule d’écoute : Proposer un numéro vert ou un partenariat avec des psychologues pour un soutien anonyme et gratuit.
  • Parcours de retour après un arrêt : Après un burn-out ou un arrêt pour dépression, prévoir un accompagnement personnalisé (temps partiel thérapeutique, suivi médical).
  • Soutien financier : Prendre en charge partiellement des séances chez un psychologue ou un coach.

Pour conclure, rappelons les bénéfices d’une démarche de prévention des RPS :

Réduire l’absentéisme et le turnover.

Améliorer la productivité et la créativité.

Renforcer l’image employeur et attirer les talents.

Respecter la loi : En France, l’employeur a une obligation de sécurité envers ses salariés (Code du travail, art. L. 4121-1).

Prévenir les RPS ne relève pas du luxe, mais d’une nécessité stratégique. Les entreprises qui agissent aujourd’hui construisent un avenir où performance rime avec bien-être. Et vous, quelles actions pourriez-vous mettre en place dans votre structure ?

Besoin d’aide pour élaborer un plan d’action ? Parlons-en !