« La RSE, cela concerne surtout les grands groupes (…) c’est trop lourd à mettre en place dans les petites entreprises (…) on n’a pas les ressources en interne, etc. ». Voici quelques exemples de préjugés qu’on peut parfois avoir au sujet de la RSE dans les PME et TPE.
Et pourtant, quand on y regarde de plus près, la Responsabilité Sociétale n’est pas uniquement l’affaire des grands groupes, bien au contraire. Ainsi, en France, les entreprises labellisées en matière de RSE (Label Engagé RSE de l’AFNOR ou Label Lucie 26000 par exemple) sont en grande majorité des petites et moyennes entreprises.
Que ce soit par conviction sociale ou environnementale (et il y en a beaucoup dans les PME et TPE) ou par obligation (du marché avec les critères RSE dans les appels d’offre par exemple), les dirigeantes et dirigeants de PME sont de plus en plus nombreux à s’engager dans des démarches de Responsabilité Sociétale.
Et les résultats sont là ! L’étude de France Stratégie (Commissariat à la stratégie et prospective) de janvier 2016 réalisée en passant au crible 8500 entreprises incluant des PME d’au moins 10 salariés met en évidence un lien positif très significatif entre RSE et performance. Elle montre que les effets positifs de la RSE surpassent les coûts. La RSE procure un gain de performance économique en moyenne de l’ordre de 13% par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas. Cet écart monte à plus de 20% pour la seule dimension RH de la RSE (environnement : 8%, relations clients/fournisseurs : 5%).
Pour ce qui est maintenant de la soi-disant lourdeur de la RSE, rien à voir avec ce qu’on voit ou on a pu voir avec les démarches QSE de type ISO 9001 ou 14001 (Qualité, Sécurité, Environnement). En effet, pas besoin de formaliser des tonnes de procédures et autres modes opératoires pour justifier qu’on fait « bien » en matière de RSE.
Ce qui prime par dessus tout, c’est l’action ! Agir concrètement et de façon cohérente sur les enjeux RSE prioritaires pour son entreprise, c’est ça le plus important. En effet, préserver les ressources naturelles, développer la qualité de vie au travail pour les salariés tout en faisant preuve d’éthique dans les affaires, ce n’est pas avec des procédures qu’on le prouve mais avec des actes…et aussi avec quelques indicateurs de performance pour s’assurer que l’efficacité est au bout du tunnel ! Sans oublier de satisfaire ses parties prenantes qui est la finalité de toute démarche RSE : Salariés, clients, fournisseurs, actionnaires, associations, syndicats, organismes publiques, etc. tous doivent pourvoir témoigner de leur « bonheur » de coopérer avec l’entreprise engagée en RSE.
Quant aux ressources enfin, inutile d’embaucher un responsable RSE et de prévoir un budget mirobolant ! Prenons déjà le temps d’en parler en interne avec les équipes, de se sensibiliser au sujet, de commencer par un état des lieux pour fixer ses priorités et engager un plan d’actions progressif en impliquant les salariés qui veulent participer. Petit à petit, votre démarche RSE va prendre forme pour se décliner ensuite dans chaque fonction de l’entreprise.
En résumé, la RSE concerne donc aussi (et surtout) les PME et TPE qui constituent les forces vives de notre économie. Se projeter à long terme, redonner un élan à son projet d’entreprise en fédérant les équipes autour d’un projet commun grâce à la RSE, c’est le défi des PME innovantes et résilientes dans un monde en pleine mutation.