La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) a le vent en poupe, c’est indéniable.
Il suffit de regarder les publicités pour constater la prédominance des arguments mis en avant : « filière locale », « commerce équitable », « produits biologiques », « éco-responsable », « durable », « respect de la nature », « green life », « éco-friendly », « des produits sains », etc. Nous n’avons que l’embarras du choix, bien souvent jusqu’à l’indigestion en tant que consommateur car un grand nombre de ces campagnes de communication sont excessives, voire abusives puisqu’elles ne reposent que rarement sur de véritables démarches RSE ambitieuses.
Et pourtant…si l’on veut guider ses consommateurs particuliers ou ses clients professionnels vers une consommation plus raisonnée, il est essentiel de faire preuve de transparence dans les actions que l’on mène en matière de développement durable. C’est sur ce point que les labels RSE peuvent apporter leur pierre à l’édifice d’une communication plus responsable, à condition de se baser sur les « bons labels RSE ». Nous parlons ici des labels RSE attribués au niveau des entreprises globalement, à la différence des écolabels qui concernent quant à eux la certification de produits respectant un cahier des charges prédéfini (exemple : Label AB pour Agriculture Biologique, MSC pour la pêche responsable, GOTS dans l’univers du textile, Ecolabel européen sur plusieurs catégories de produits de grande consommation, etc.).
Ainsi, il est fortement recommandé de privilégier les labels RSE reposant sur le référentiel de la norme ISO 26000, qui est mondial, très complet et largement reconnu. Ces labels permettent d’évaluer le niveau de maturité des entreprises engagées dans ce domaine. Ils constituent donc un moyen de légitimer son engagement en la matière pour une entreprise.
L’obtention d’un label RSE nécessite la réalisation d’une visite d’évaluation sur site par un organisme habilité qui rencontre à la fois la direction de l’entreprise, ses salariés mais également un échantillon de parties prenantes externes comme des clients, partenaires, fournisseurs, associations, collectivités locales, etc. Cela permet à l’organisme évaluateur d’avoir une vision complète et la plus objective possible grâce à des échanges ouverts. Attention ! on ne parle pas d’audit mais bien d’évaluation du niveau de maturité RSE, la norme ISO 26000 n’étant pas certifiable comme peuvent l’être les normes ISO 9001 et ISO 14001 par exemple.
Ces évaluations sont également exigeantes dans le sens où l’ensemble des 7 questions centrales de la norme ISO 26000 est passé au crible, ce qui permet d’avoir une vision exhaustive des actions RSE engagées par une entreprise. De plus, les résultats de performances sont évalués en abordant à la fois les indicateurs économiques, sociaux et environnementaux. Il faut donc que les bonnes intentions et actions se retrouvent dans les chiffres, ce qui n’est pas toujours simple. Mais c’est bien là tout l’enjeu des démarches RSE actuelles, à savoir sortir du stade de « l’affichage » pour rentrer dans une phase d’amélioration continue des performances RSE des entreprises.
Actuellement, en France, les organismes évaluateurs RSE les plus représentatifs sont l’AFNOR, LUCIE et ECOCERT qui adossent tous leur approche sur la norme ISO 26000 et réalisent de véritables visites sur site et non pas uniquement sur dossier. D’autres organismes invitent les entreprises à s’engager dans la RSE mais avec un suivi moins formel et moins exigeant (par exemple : Global Compact, B Corp, Ecovadis, etc.).
Notons également l’émergence de plusieurs labels sectoriels depuis quelques années avec le lancement d’un appel à projet par la Plateforme RSE rattachée au Premier ministre et qui amène à tester le développement de nouveaux référentiels adaptés à chaque secteur spécifiquement (Scop BTP, agences de communication, propreté, imprimerie, coopérative agricole, etc.).
Les limites de ces dispositifs de labellisation résident justement dans la prolifération des labels RSE qui peut engendrer la confusion pour le grand public mais aussi en B to B. C’est aussi la question de la crédibilité de tous ces labels qui risque de se poser avec des niveaux d’exigence variables selon les règles définies par secteur d’activité ou en fonction de la compétence de chaque organisme d’évaluation.
Pour distinguer le bon du moins bon en matière de labellisation RSE, il est également important d’analyser le niveau de maturité obtenu par une entreprise. En effet, réaliser une évaluation RSE, c’est bien, mais la vraie garantie d’une démarche RSE performante, c’est d’obtenir un niveau de maturité élevé. Les entreprises doivent donc faire preuve de transparence pour expliquer précisément le niveau atteint et ne pas communiquer simplement sur le fait d’avoir été évaluées.
Enfin, bonne nouvelle, ces labels RSE sont tout à fait adaptés aux PME et TPE. Ils peuvent être une belle opportunité de faire reconnaître son engagement en Responsabilité Sociétale vis à vis de ses clients, fournisseurs et autres parties prenantes locales par exemple. C’est surtout un bon moyen d’émulation des équipes en interne qui se retrouvent autour d’un objectif commun et porteur de sens. Pour terminer, réussir ce type de challenge nécessite une préparation préalable, il est donc grandement conseillé de réaliser un diagnostic puis de conduire un plan d’actions RSE structuré avant de se lancer corps et âme dans l’aventure…