Pour commencer, une règle à retenir quand on cherche à améliorer les performances développement durable de son entreprise : « ce qui n’est pas mesuré ne peut pas être amélioré ! ». Il s’agit là d’une évidence toujours utile à rappeler au moment de mettre sa démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) à l’épreuve de l’amélioration continue…
Effectivement, nous touchons ici du doigt ce qui est très certainement le plus difficile en RSE, à savoir obtenir des améliorations significatives suite aux actions menées en matière de développement durable au sein de sa PME (ou de son grand groupe, ça marche pour tout le monde !). Pas simple à première vue si on regarde simplement les évolutions des émissions de Gaz à Effet de Serre depuis la signature des accords de Paris. Il y a encore un peu (beaucoup) de travail !
A l’échelle d’une entreprise, mesurer ses performances RSE demeure essentiel si l’on veut réellement se donner les moyens d’améliorer son empreinte globale. Cela va déjà permettre de savoir d’où l’on part pour identifier ses points forts et aussi ses voies de progrès. Autant mettre toute son énergie là où c’est réellement utile. Pour cela, il est fortement recommandé de partir des enjeux RSE définis de façon spécifique à votre organisation. Il est en effet primordial d’agir et de s’améliorer sur les sujets en lien étroit avec les impacts de son activité et des attentes de ses parties prenantes. En résumé, à chaque enjeu RSE correspond un (ou plus…) indicateur RSE !
Ensuite, pas la peine de suivre des centaines de chiffres au risque de s’y perdre, et de s’épuiser…il est préférable de cibler sur 8 à 12 indicateurs maximum à l’échelle d’une TPE ou PME mais des indicateurs que l’on suit vraiment…
Bien sûr, la temporalité étant celle des générations futures en matière de développement durable, nous fixerons notre attention sur des indicateurs annuels et non mensuels ou hebdomadaires. C’est un suivi à moyen/long terme que nous allons essayer de développer dans l’entreprise avec des plans d’actions qui devront donc s’adapter aussi à cette temporalité.
Pour en garantir la cohérence , votre reporting RSE couvrira à minima les 3 piliers du développement durable, à savoir des indicateurs économiques, sociaux et environnementaux. Une autre grille de lecture pourra reposer sur les 7 questions centrales de la norme ISO 26000 : Gouvernance, loyauté des pratiques, ancrage territorial, protection du consommateur, droits humains, conditions de travail et environnement. Vous pouvez utiliser également la structure proposée par la Directive Européenne sur la Déclaration de Performance Extra-financière de 2017 (obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés et 100 millions d’€ de Chiffre d’Affaires) ou encore le référentiel du Global Reporting Initiative (GRI). Dans tous les cas, l’intérêt d’un bon reporting RSE est de mesurer votre performance globale qui donnera donc autant de « poids » aux indicateurs environnementaux, qu’aux indicateurs sociaux, qu’à ceux touchant à la dimension économique.
De plus, ces indicateurs devront faire l’objet d’une communication en interne auprès des salariés afin que chacun en comprenne la teneur et l’importance. Sur ce point, l’émulation est un atout ; n’hésitez pas à fixer des objectifs à atteindre à l’échelle de l’entreprise dans un premier temps (pourquoi ne pas intégrer un objectif RSE dans son accord d’intéressement ?), puis au niveau de chaque service, voire pour chacun des salariés si cela est possible. C’est bien souvent la clé du succès… par exemple, réduire chaque année de x % ses émissions de Gaz à Effet de Serre, ses consommations de papier, diminuer les accidents du travail, etc. Autant de beaux défis à relever, ensemble !
Autres exemples d’objectifs RSE : augmenter le nombre de fournisseurs impliqués dans les achats responsables, le lancement de projets d’éco-socio conception dans la logique d’une consommation plus responsable, les coopérations avec des acteurs associatifs locaux…
Enfin, n’oublions pas que se doter des bons indicateurs RSE est gage de crédibilité pour votre entreprise car le reporting fait partie intégrante des rapports RSE dignes de ce nom. Vous pourrez ainsi démontrer à vos clients et à toutes vos parties prenantes que vos engagements développement durable ne sont pas « des paroles en l’air » mais des actes bien réels qui portent leurs fruits aujourd’hui, pour mieux vivre demain…