NOVAP, une PME familiale bien engagée sur la voie de la RSE

Comment mettre en place une stratégie RSE concrète dans une PME de 40 salariés ? Découverte de l’entreprise NOVAP basée à Oyonnax dans l’Ain et qui nous fait profiter de son expérience. Accompagnée par RSE ATTITUDE pendant une année, cette entreprise familiale trace progressivement son chemin vers un développement plus respectueux de la société, de l’environnement et des êtres humains. Alexandre Martinand, Directeur Général de NOVAP, a eu la gentillesse de répondre à nos questions.

  • Pouvez-vous nous présenter succinctement votre entreprise (métier, nombre de salariés, date de création, types de clients…) ?

« Structure familiale, NOVAP se positionne, dès sa création en 1978, sur le marché de la chaine en polyéthylène de teinte rouge et blanche. Au cours des années, elle se spécialise dans l’injection plastique pour fabriquer des produits de sécurité, de signalisation, et de rangement.

Dès lors, l’entreprise se distingue parmi les acteurs majeurs du marché National. Elle met à la disposition des clients, 8 000 références constituant des gammes complètes en dimensions et en couleurs.

Rayonnant en Métropole et dans les pays limitrophes, elle sert une clientèle composée de Collectivités Territoriales, d’Entreprises, de Réseaux de distribution Professionnelle et Grand Public.« 

  • Pourquoi avoir décidé d’engager une démarche RSE ?

« Au cours des dernières années, NOVAP a pris conscience du devoir des entreprises de s’engager dans une démarche RSE et d’avoir une politique interne qui s’appuie sur des valeurs fortes à l’entreprise. Nous avons donc souhaité être accompagné dans ce projet afin d’identifier nos forces et nos points d’amélioration que ce soit dans le domaine social, environnemental ou économique. RSE Attitude était tout désigné pour nous aider à mener à bien ce projet.« 

  • Pourriez-vous nous partager 2 ou 3 bonnes pratiques RSE concrètes mises en place dans votre entreprise ?

« La première bonne pratique mise en place est évidente : Il s’agit de la formalisation de nos actions quotidiennes. En effet, en tant que PME, nous avons la chance de pouvoir échanger verbalement avec chaque collaborateur mais aucune formalisation de ces échanges étaient présentes avant notre partenariat avec RSE Attitude.« 

  • Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la mise en place de votre démarche RSE ?

« Nous avons été bien accompagné et aucune réelle difficulté n’est à souligner. Nous pouvons cependant conclure que la démarche RSE est une démarche qui doit être quotidienne et que la prise de conscience de cette nécessité de s’engager doit être réelle.« 

  • Quels grands avantages avez-vous retiré de votre engagement dans la RSE ?

« Le premier avantage est l’évolution de la communication interne. Des écrans ont été installé afin d’informer quotidiennement chaque collaborateur des actions entreprises. Aussi, nous avons compris l’importance d’identifier chaque partie prenante et d’en conclure l’importance des compétences locales et de la vie sociale de notre bassin économique. Enfin, nous avons clairement amélioré nos pratiques et performances RSE au niveau social, éthique et environnemental, cela se matérialisant notamment par l’obtention de la médaille d’or lors de notre seconde évaluation ECOVADIS en 2022.« 

  • Pour terminer, si vous aviez un conseil à donner à une entreprise qui souhaite engager une démarche RSE, quel serait-il ?

« Pour les sociétés qui souhaitent s’engager dans une démarche RSE constructive, je leur conseille vivement de se faire accompagner par une société telle que RSE Attitude afin de comprendre de manière globale l’intérêt pour la société elle-même et l’ensemble des parties prenantes d’avancer positivement sur ce sujet du présent et d’identifier de manière efficace les outils et les réflexes à adopter pour se projeter vers un avenir responsable.« 

Plus d’informations disponibles dans le premier rapport RSE de NOVAP.

Obligations d’informations RSE, nouvelle règlementation en vue au niveau européen

Concernant les règlementations applicables en matière de communication RSE, trois principaux textes s’appliquent aujourd’hui aux entreprises.

En premier lieu, parlons de la Directive NFRD qui définit depuis 2017 les objectifs de reporting extra-financier pour les Sociétés Anonymes, les Sociétés en Commandite par actions et les sociétés européennes. Cette directive européenne oblige la publication de données extra-financières pour les entreprises cotées en bourse dépassant, à la date de clôture de leur bilan, le critère du nombre moyen de 500 salariés et de 20M€ de total de bilan ou 40M€ de CA net. Ces exigences ont été transposées en France par un champ élargi aux sociétés non-cotées (seuils : 100M€ de total du bilan ou 100M€ de montant net du CA et plus de 500 salariés).

Mais attention, cela est en train de changer ! car une nouvelle directive européenne, appelée Directive CSRD, a été validée tout récemment par la Commission Européenne. Ainsi, cette obligation va s’étendre à partir de 2025 aux entreprises de plus de 250 salariés (cotées ou non), les seuils de 20M€ de total de bilan et de 40M€ de CA net étant conservés. Elle concernera également les entreprises cotées sur un marché réglementé en Europe, à l’exception des microentreprises (de moins de 10 salariés). Ceci inclut donc les entreprises non européennes cotées en Europe et les PME cotées. Dans un souci de proportionnalité, les PME cotées seraient soumises à un standard adapté, avec un délai de 3 ans avant leur premier reporting CSRD. Cet élargissement du champ d’application pour la CSRD revient à couvrir 49 000 entreprises, contre 11 600 aujourd’hui pour la NFRD.

Les champs du reporting imposé par la CSRD restent génériques mais couvrent les trois composantes ESG, Environnement, Social et Gouvernance. Voici la liste des thèmes obligatoires que devra couvrir votre reporting extra-financier si vous êtes concerné par cette loi :

ENVIRONNEMENT

  • Atténuation du changement climatique
  • Adaptation au changement climatique
  • Eau et ressources marines
  • Economie circulaire, prévention et recyclage des déchets
  • Pollution
  • Ecosystèmes marins

SOCIAL

  • Égalité des chances : égalité H/F, développement des compétences, inclusion des personnes en situation de handicap ;
  • Conditions de travailemplois sûrs et adaptables, salaire, dialogue social, équilibre vie pro/perso, négociations collectives, environnement sain, sûr et adapté ;
  • Respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales : conventions fondamentales de l’OIT, conventions de l’ONU.

GOUVERNANCE

  • Le rôle des organes d’administration, de direction et de surveillance de l’entreprise, y compris en ce qui concerne les questions de durabilité, et leur composition ;
  • L’éthique des affaires et la culture d’entreprise, y compris la lutte contre la corruption ;
  • Les engagements politiques de l’entreprise, y compris ses activités de lobbying ;
  • La gestion et la qualité des relations avec les partenaires commerciaux
  • Les systèmes de contrôle interne et de gestion des risques de l’entreprise

En résumé, cette nouvelle directive européenne CSRD imposera un reporting plus complet, les risques financiers et extra-financiers étant fusionnés, c’est le principe de double matérialité. Il s’agira également d’adopter une démarche plus stratégique puisque les entreprises devront détailler leur stratégie responsable selon trois facteurs de durabilité (ESG) : social, environnemental et gouvernance. A noter également un renforcement de la taxonomie car les entreprises se verront dans l’obligation de communiquer sur la part de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses et de leurs investissements qui contribuent à la transition écologique. Enfin, la vérification des données publiées sera plus stricte puisque l’Organisme Tiers Indépendant (OTI) vérifiera autant la sincérité des informations transmises, que la présence d’objectifs de durabilité (notamment en lien avec l’accord de Paris, donc l’objectif de neutralité carbone 2050).

Nous ne parlerons pas ici en détail des deux autres textes législatifs applicables dans le domaine de la communication RSE car il concerne moins les PME. Simplement et pour information, sachez qu’il existe le Règlement Taxonomie qui définit une liste d’activités économiques compatibles avec les ambitions européennes environnementales ainsi que le Règlement SFDR qui quant à lui définit des obligations de transparence pour les acteurs financiers comme les banques par exemple.