Comment mettre en place la CSRD dans les PME ?

La Directive CSRD comme expliqué dans un récent article sur notre site rend obligatoire la publication de données extra-financières pour un nombre de plus en plus important d’entreprises. En effet, à partir de 2026, les sociétés de plus de 250 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et 25 millions d’euros de total de bilan (2 des 3 seuils atteints durant 2 années consécutives) devront publier un rapport de durabilité chaque année.

Au-delà des informations à publier, la directive est très précise sur les étapes à respecter pour produire un rapport de durabilité. En résumé, les auditeurs seront amenés à vérifier les trois points suivants :

  • La méthode d’analyse de double matérialité permettant de prioriser les informations RSE à publier dans le rapport de durabilité,
  • La méthode d’analyse des écarts (ou Gap Analysis) et la précision des informations ESG présentées dans le rapport de durabilité,
  • La publication d’informations relatives à la Taxonomie européenne.

Pour mettre en œuvre la CSRD dans votre entreprise, il convient donc de prendre soin à suivre ces trois étapes en commençant par l’analyse de double matérialité.

L’analyse de double matérialité, c’est ce qui va permettre de connaître les impacts positifs, négatifs, les risques et opportunités de l’entreprise sur les sujets de durabilité. C’est aussi l’occasion de récolter l’avis des parties prenantes à ce sujet. Il s’agit d’une méthode structurée qui permet de déterminer quels sont les sujets de durabilité qui sont matériels (= importants) pour l’entreprise. Cela vous aidera à définir le niveau de reporting attendu pour la première année et savoir quelles sont les exigences de publication qui sont à reporter en fonction. L’auditeur attendra que chaque étape du processus de double matérialité soit transparente et ses justificatifs très facilement accessibles. Enfin, l’analyse de double matérialité nécessite de coter chaque IRO (Impacts, Risques, Opportunités) pour obtenir des scores de matérialité d’impact et de matérialité financière. Des seuils de matérialité financière et d’impact seront également à définir pour expliquer la sélection de tel ou tel enjeu RSE qui sera ensuite décliné dans le rapport de durabilité. En résumé, une analyse de double matérialité ne s’improvise pas et nécessite rigueur et pragmatisme.

Ensuite, sur chacun des sujets RSE priorisés, il sera indispensable de réaliser une analyse d’écarts afin d’identifier le besoin de formalisation des politiques, plans d’actions, indicateurs et objectifs en fonction de ce que vous avez déjà établi dans votre stratégie RSE et dans le cas où vous auriez déjà publié un premier rapport RSE. Plus les écarts sont importants, plus vous aurez du travail pour formaliser votre stratégie RSE dans le rapport de durabilité !

Enfin, n’oubliez pas de publier les informations relatives au règlement Taxonomie. Il s’agit d’un système de classification qui fournit aux entreprises, aux investisseurs et aux décideurs politiques des définitions communes et appropriées des activités économiques qui peuvent être considérées comme durables sur le plan environnemental, en fonction de leur contribution au changement climatique. La taxonomie fixe des seuils de performance ou des critères techniques de sélection pour que les activités économiques soient considérées comme stables sur le plan environnemental :

– contribuer significativement à au moins une des six règlementations environnementales de la taxonomie,

– ne pas causer de dommages significatifs à l’un des cinq autres objectifs environnementaux,

– respecter les garanties minimales en matière de respect des droits sociaux et humains.

Les entreprises doivent présenter un rapport sur la proportion de leurs activités qui sont alignées sur la taxonomie européenne. Les entreprises soumises à la directive CSRD devront inclure l’alignement à la taxonomie dans leur rapport de durabilité. Trois grandes catégories de données devront être consolidées par les entreprises : la part des investissements éligibles et alignés avec la taxonomie verte (CapEx), la part des dépenses opérationnelles éligibles et alignées avec la taxonomie verte (OpEx), le pourcentage du chiffre d’affaires issu d’activités éligibles et alignées avec la taxonomie verte (CA).

Chez RSE ATTITUDE, nous accompagnons non pas les grands groupes mais spécifiquement les PME dans leur mise en conformité à la CSRD car elles n’ont pas toujours le temps et les compétences en interne pour mener ce type de projet.

Et attention aux solutions miracles que proposent de nombreuses sociétés fournissant des logiciels de reporting RSE-CSRD, tout n’est pas question d’intelligence artificielle et de cases à cocher dans la mise en place d’un rapport de durabilité. Le bon sens, l’appropriation par les équipes et l’expertise RSE sont des facteurs clés de réussite !

Cette directive est complexe et nous avons conçu une méthodologie d’accompagnement simple et pédagogique permettant d’avancer pas à pas dans la publication de son rapport de durabilité. Nous nous tenons à votre disposition pour toute question. Alors n’hésitez pas à nous contacter, c’est ICI que ça se passe !

Nous avons eu l’occasion de témoigner récemment de la mise en œuvre concrète de la CSRD dans les PME lors d’un événement organisé par le Club d’entreprises Acctifs dans la région de St Etienne et les retours ont été très positifs. Voici le témoignage d’Audrey Déléage en charge de l’animation du Club d’entreprises Acctifs : « De mon côté, je trouve que cette intervention était vraiment d’une grande qualité. Vous avez su synthétiser de façon claire et concise un sujet complexe. La complémentarité avec le retour d’expérience était vraiment intéressante. Vous avez su faire prendre conscience de l’importance d’impliquer toutes les parties prenantes dans la construction de sa démarche RSE et de l’importance de s’engager en dehors des exigences légales uniquement. Vos qualités d’animateur sont également à mettre en avant ».

Essaimer la RSE dans les PME ligériennes avec Forez Entreprendre.

Aujourd’hui, nous vous partageons le témoignage d’Isabelle GERY, Directrice de l’association Forez Entreprendre qui œuvre au quotidien pour une RSE ancrée au cœur des entreprises de la Loire. Et un immense merci pour la confiance renouvelée à RSE ATTITUDE depuis 2019 afin d’animer les ateliers collectifs RSE au service des acteurs économiques du territoire. Forez Entreprendre travaille pour cela en lien étroit avec deux autres associations locales tout aussi sincèrement engagées dans la RSE, à savoir le CREPI et FACE Loire.

  • Pouvez-vous nous présenter votre structure Forez Entreprendre ?

« Forez Entreprendre, association loi 1901 basée à Andrézieux-Bouthéon, a été créée en 1996, à l’initiative du groupe Danone, à travers Badoit. L’association a tout d’abord déployé une action vers les jeunes, avec 10 membres fondateurs (entreprises Badoit, OI, Eic, Nestlé Purina, Citel, mairies…) : montage de contrats d’alternance dans les entreprises fondatrices, afin de permettre aux jeunes de se former et d’avoir une première expérience professionnelle. A partir de 1998, Forez Entreprendre a étendu son domaine d’actions aux publics adultes en difficultés, en partenariat avec les collectivités locales : Conseil Départemental, DDETS, Région Rhône-Alpes, Fonds Social Européen, SEM, Forez Est.

Aujourd’hui, elle regroupe une cinquantaine d’entreprises et partenaires et agit pour l’emploi, par la formation et l’insertion professionnelle avec un double objectif : mettre en adéquation les besoins de formation/compétences des entreprises locales et les potentiels des demandeurs d’emploi éloignés du marché du travail, et accompagner les pme-pmi locales dans leurs politiques RSE, à travers différents services « gratuits » proposés aux entreprises :

  1. analyse du besoin de compétences/formation,
  2. pré-recrutement des candidat(e)s,
  3. mise en place d’évaluations en milieu de travail ou de stages ou formations (si besoin),
  4. aide au montage des contrats et suivi des salariés en entreprises,
  5. accompagnement à la RSE des entreprises. »
  • Quelles sont les actions d’accompagnement en lien avec la RSE que vous menez auprès des entreprises ?

« Nous menons des sensibilisations à la RSE par la réalisation d’états des lieux RSE auprès des PME grâce à un outil de pré-diagnostic basé sur l’ISO 26 000 et construit avec RSE Attitude. De plus, nous accompagnons les entreprises dans la mise en place d’actions sociétales et environnementales en lien avec des partenaires identifiés. Enfin, nous proposons des ateliers collectifs de structuration des démarches RSE animés par RSE Attitude. »

  • Pourquoi avoir décidé d’organiser des ateliers collectifs de sensibilisation RSE ?

« L’objectif est de permettre aux entreprises d’échanger sur leurs pratiques et interrogations et surtout de leur apporter une vision globale de la RSE en tant que stratégie d’entreprise. C’est aussi l’opportunité pour ces PME de bénéficier d’outils concrets d’aide à la mise en place d’une stratégie RSE comme la cartographie des parties prenantes, le développement des moyens de dialogue avec ces dernières, la priorisation des actions, la création d’un reporting RSE ou encore la mise en œuvre d’un baromètre social. Il s’agit enfin de les aider à valoriser leurs actions en matière de développement durable souvent nombreuses dans les PME grâce au respect des règles de la communication responsable et visant la structuration d’un rapport RSE. »

  • Pourriez vous nous partager quelques illustrations de bonnes pratiques RSE mises en place dans les entreprises accompagnées ?

« Difficile de résumer le potentiel d’actions engagées dans les entreprises mais au niveau social, je peux citer par exemple le déploiement d’un baromètre social pour améliorer la qualité des échanges avec les salariés dans une approche QVCT ou encore la formalisation d’une charte d’engagement salarié/client. Il est aussi important d’aborder les questions RSE lors de la réalisation des entretiens individuels avec les équipes. Ce peut être aussi participer à la semaine du développement durable ou animer des groupes de travail RSE facilitant la conduite du changement. »

  • Pour terminer, si vous aviez un conseil à donner à une PME qui souhaite engager une démarche RSE, quel serait-il ?

« Commencer par faire un état des lieux de ce que l’entreprise fait déjà en matière de RSE avec le pré diagnostic ISO 26 000 ! »