Croire dur comme fer à la RSE chez SAFE METAL

En 2023, RSE ATTITUDE a accompagné pendant près d’un an SAFE METAL dans la structuration de sa démarche RSE ; il nous semblait donc tout naturel de vous partager le retour d’expérience de cet ETI ancré au cœur des territoires en France et à l’international. Pascal RAPAUD, Directeur des Opérations et pilote du projet a bien voulu répondre à nos questions. Nous le remercions très chaleureusement.

Pouvez-vous nous présenter succinctement votre entreprise (métier, nombre de salariés, date de création, types de clients…) ?

“Créé il y a plus de 50 ans, Safe Metal est leader mondial pour les composants d’acier moulé en sable à vert. Sur chacun de ses marchés, Travaux publics et mining, Poids lourds routiers, Transport ferroviaire, Manutention et levage, Engins agricoles, Véhicules de Défense, Safe Metal accompagne ses clients dans une démarche de co-conception de produits répondant à leurs besoins.

Pour cela, Safe Metal s’appuie sur :

  • 9 usines (7 fonderies et 2 sites spécialisés dans l’usinage), réparties en Europe, au Mexique et en Chine, performantes et complémentaires, d’une capacité totale de 78 000 tonnes de produits par an ;
  • 1200 collaborateurs répartis en équipes internationales et pluridisciplinaires capables de proposer des solutions et des services optimisés à tous les fabricants mondiaux ;
  • un engagement constant dans le progrès technique et l’innovation pour développer les produits et les processus de production de demain.

Pourquoi avoir décidé d’engager une démarche RSE ?

Depuis toujours Safe Metal accompagne ses clients dans la fabrication de produits durables en acier moulé, réparables et recyclables, en portant attention à ses collaborateurs et en s’appuyant sur des usines performantes, adaptées aux enjeux sociétaux et environnementaux de son métier.

En 2022, la Direction de Safe Metal a décidé d’engager une démarche RSE structurante qui contribue à la pérennité de l’entreprise dans une approche long terme cohérente avec la vision de l’actionnaire et qui soit valorisante en externe et porteuse de sens en interne.

Pourriez vous nous partager 2 ou 3 bonnes pratiques RSE concrètes mises en place dans votre entreprise ?

Notre volonté de limiter au maximum notre impact sur les ressources et l’énergie qui se traduit par l’utilisation de plus de 90% de matière recyclé dans nos produits, la mise en place d’une plateforme de management de l’énergie sur tous nos sites et la certification ISO 5001 d’un site pilote.

Les différentes actions de QVT menée sur nos sites, comme les événements conviviaux et les journées portes ouvertes réservées aux familles, l’organisations de Welcome Days à destination des apprentis et alternants ou encore la participation aux Duoday permettant de faire découvrir nos métiers à des personnes en situation de handicap.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans le cadre de votre démarche RSE ?

Comme pour toute nouvelle démarche il faut « embarquer » le maximum de gens alors que celle-ci n’est pas encore reconnu ni même valorisée par la plupart de nos clients dans leur critère de sélection des fournisseurs.

Quels grands avantages avez-vous retiré de votre engagement dans la RSE ?

La démarche est trop récente, nous n’avons pas assez de recul pour pouvoir en identifier les avantages si ce n’est de créer une nouvelle dynamique au sein de Safe Metal.

Pour terminer, si vous aviez un conseil à donner à une entreprise qui souhaite engager une démarche RSE, quel serait-il ?

Beaucoup d’entreprises réalisent déjà des actions RSE, structurer une démarche permet de les valoriser et d’engager les collaborateurs à en générer de nouvelles.

Qu’est ce que la Directive CSRD ?

Si vous vous intéressez au domaine de la RSE, vous avez probablement entendu parlé, de près ou de loin, de la Directive européenne CSRD, pour Corporate Social Reporting Directive. Nous vous proposons ici un éclairage synthétique, notamment si vous vous posez la question de devoir appliquer cette nouvelle règlementation dans votre entreprise.

Pourquoi la directive CSRD ?

La directive CSRD est le prolongement d’une précédente directive européenne (répondant au “doux nom” de NFRD) qui existait depuis 2017 afin d’imposer aux entreprises de plus de 500 salariés et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, de publier tous les ans un reporting d’indicateurs extra financiers.

Une nouvelle Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) a donc été publiée au journal officiel de l’UE le 16 décembre 2022. C’est l’un des changements les plus importants de ces dernières décennies en matière de publication d’informations par les entreprises. La CSRD vise notamment à :

  • Impliquer les entreprises européennes dans l’engagement pris par l’Europe d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050
  • Normaliser le reporting extra financier pour permettre une meilleure mesure de performance et de comparabilité entre les entreprises
  • Améliorer la transparence et la fiabilité des informations ESG (Environnement, Social et Gouvernance) publiées par les entreprises afin de réorienter les investissements vers des technologies et des entreprises plus “durables”.

Quelle obligation impose la CSRD ?

La directive CSRD impose la publication d’un rapport de durabilité qui va reprendre des informations générales, des informations reposant sur des normes thématiques (environnement, social et gouvernance) et des informations sectorielles relatives à la
Taxonomie durable européenne.

Le reporting extra-financier porte sur les données ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) de l’entreprise. Il s’agit :

  • des facteurs environnementaux : atténuation et adaptation au changement climatique, biodiversité, utilisation des ressources… ;
  • des facteurs sociaux : égalité des chances, conditions de travail et respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales… ;
  • des facteurs de gouvernance : rôle des organes d’administration, activités de lobbying, gestion des relations avec les partenaires commerciaux…

Les informations communiquées par l’entreprise doivent être certifiées par un commissaire aux comptes ou par un organisme tiers indépendant accrédité.

Qui est concerné et les PME doivent elles appliquer la CSRD ?

La CSRD couvrira progressivement près de 50 000 sociétés (au lieu de 11 000 actuellement à l’échelle européenne), selon le calendrier d’application suivant :

  • A partir du 1er janvier 2024 (reporting publié en 2025), les entreprises dans le champ d’application de l’actuelle directive européenne NFRD (Non Financial Reporting Directive) et qui publient déjà une déclaration de performance extra-nancière (DPEF). Il s’agit des entreprises cotées qui ont plus de 500 salariés, et plus de 40 M€ de C.A et/ou 20 M€ de total de bilan ;
  • A partir du 1er janvier 2025, toutes les autres grandes entreprises européennes, c’est-à-dire qui remplissent 2 des 3 critères suivants : plus de 250 salariés, 50 M€ de C.A ou 25 M€ de total de bilan ;
  • A partir du 1er janvier 2026, les PME cotées sur un marché règlementé, à l’exception des microentreprises. Les PME appliqueront des normes de reporting allégées et auront la possibilité de différer leurs obligations deux années supplémentaires ;
  • A partir du 1er janvier 2027, certaines grandes entreprises non européennes ayant un C.A européen supérieur à 150 M€ et une filiale ou succursale basée dans l’Union européenne.

En résumé, de plus en plus de PME vont être concernées par cette nouvelle obligation et il est donc essentiel d’anticiper le mouvement.

Comment s’y prendre pour répondre à la CSRD ?

Plusieurs étapes seront à suivre afin de structurer efficacement cette mise en conformité règlementaire. De notre côté, nous vous conseillons vivement de débuter par mettre en œuvre ou mettre à jour l’analyse de double matérialité visant à prioriser vos enjeux RSE en y intégrant une enquête auprès de vos parties prenantes et en impliquant la gouvernance de l’entreprise. Cette analyse de double matérialité vise à intégrer de manière combinée les impacts RSE et les impacts financiers. La résultante en est la formalisation de votre matrice de matérialité, déjà abordée dans un précédent article de notre blog. Ensuite, il s’agira d’analyser vos obligations de reporting sur la base du texte légal publié ou bien d’analyser les écarts entre les informations publiées aujourd’hui et celles requises si vous êtes déjà soumis à cette obligation. Enfin, fixer les priorités et définir une feuille de route en impliquant toutes les fonctions clés en interne sera primordial. En effet, il s’agit d’utiliser cette obligation comme le moyen de booster votre démarche RSE en enrichissant votre plan d’actions de manière ambitieuse.

Des questions sur la mise en place de la directive CSRD dans votre PME ? N’hésitez pas à nous contacter !